Le vent avait chassé la pluie aux larges gouttes,
Le soleil s'étalait, radieux, dans les airs,
Et les bois, secouant la fraîcheur de leurs voûtes,
Semblaient, par les vallons, plus touffus et plus verts !
Je montai jusqu'au temple accroché sur l'abîme ;
Un bonze m'accueillit, un bonze aux yeux baissés.
Là, dans les profondeurs de la raison sublime,
J'ai rompu le lien de mes désirs passés.
Nos deux voix se taisaient, à tout rendre inhabiles ;
J'écoutais les oiseaux fuir dans l'immensité ;
Je regardais les fleurs, comme nous immobiles,
Et mon coeur comprenait la grande vérité !
vendredi 18 juin 2010
mercredi 16 juin 2010
Aux Feuillantines
Mes deux frères et moi, nous étions tout enfants.Notre mère disait: jouez, mais je défends
Qu'on marche dans les fleurs et qu'on monte aux échelles.
Abel était l'aîné, j'étais le plus petit.
Nous mangions notre pain de si bon appétit,
Que les femmes riaient quand nous passions près d'elles.
Nous montions pour jouer au grenier du couvent.
Et là, tout en jouant, nous regardions souvent
Sur le haut d'une armoire un livre inaccessible.
Nous grimpâmes un jour jusqu'à ce livre noir ;
Je ne sais pas comment nous fimes pour l'avoir,
Mais je me souviens bien que c'était une Bible.
Ce vieux livre sentait une odeur d'encensoir.
Nous allâmes ravis dans un coin nous asseoir.
Des estampes partout ! quel bonheur ! quel délire!
Nous l'ouvrîmes alors tout grand sur nos genoux,
Et dès le premier mot il nous parut si doux
Qu'oubliant de jouer, nous nous mîmes à lire.
Nous lûmes tous les trois ainsi, tout le matin,
Joseph, Ruth et Booz, le bon Samaritain,
Et, toujours plus charmés, le soir nous le relûmes.
Tels des enfants, s'ils ont pris un oiseau des cieux,
S'appellent en riant et s'étonnent, joyeux,
De sentir dans leur main la douceur de ses plumes.
samedi 5 juin 2010
Au début des années 1950, Léon Festinger, socio-psychologue de son état, pénètre les rangs d'une secte soucoupique. Ses membres croient dur comme fer à la réalité d'une prophétie selon laquelle, à une date précise, les extraterrestres vont atterrir sur Terre, la détruire et les libérer par la même occasion de leurs tourments de terriens. La date prédite passe et, si personne ne voit d'extraterrestre, un phénomène étrange apparaît : certains membres de la secte renoncent à leur croyance, mais d'autres, au contraire, se voient renforcés dans leur foi. A ces individus, Festinger pose la question suivante : « pourquoi votre croyance est-elle renforcée alors que les faits sont contre elle ? »
mercredi 2 juin 2010
Une petite pause
Entre deux rendez vous je me suis évadée à l'insu de tous.
D'abord j'ai acheté un petit carnet, quelques stylos de différentes couleurs (selon l'humeur du jour, c'est important !) et je suis allée dans un parc ! J'étais dans l'humeur de mon adolescence, quand je séchais la classe.
J'ai écrit quelques phrases sur mon carnet tout neuf, selon mon humeur, très guillerette - sur l'odeur des fleurs déjà fânées et sur celle de l'eau du bassin, un peu pourri...
Ce fut un bref instant, une bulle... Un moment à part. Quelle chance d'avoir put me l'offrir.
L'instant fût court... il cessa exactement au sortir de ce parc, au moment où mon téléphone a sonné, me rappelant une obligation à venir....
D'abord j'ai acheté un petit carnet, quelques stylos de différentes couleurs (selon l'humeur du jour, c'est important !) et je suis allée dans un parc ! J'étais dans l'humeur de mon adolescence, quand je séchais la classe.
J'ai écrit quelques phrases sur mon carnet tout neuf, selon mon humeur, très guillerette - sur l'odeur des fleurs déjà fânées et sur celle de l'eau du bassin, un peu pourri...
Ce fut un bref instant, une bulle... Un moment à part. Quelle chance d'avoir put me l'offrir.
L'instant fût court... il cessa exactement au sortir de ce parc, au moment où mon téléphone a sonné, me rappelant une obligation à venir....
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