Caparaçon
mercredi 30 mars 2011
dimanche 20 mars 2011
Ecrire aide décidément : il y avait donc cette règle de vie stricte et ennuyeuse, sans autre possibilité. Pour faire autre chose, il était plus facile et moins risqué de mentir (par omission) que de demande la permission. Mais je demandais tout de même des permissions de temps en temps. Par exemple, la permission d'aller au cinéma. La réponse était quasiment toujours négative. Donc, j'allais au cinéma en secret, tout d'abord. Puis, je prétextais l'argent des babysitting, et maman ne vit aucun inconvénient à ce que j'y aille. Mais enf ait, je gardais l'argent des courses, petit peu par petit peu. Le cinéma devint mon moyen d'évasion.
Evidemment, aller au café était inimaginable, mais pas rester étudier en bibliothèque (une fois étudiante). Même si je révisais en bibli, j'allais beaucoup au café en secret...
Ce secret me gênait, je trouvais ça naturel d'aller au café avec des amis. J'osai lui en aprler une fois, mais en voyant l'orage se préparer sur son visage, j'inventais en hâte un prétexte : une amie avait offert un verre pour son anniv. L'orage disparut, mais plus jamais, dans le doute, je ne parlai de café...
Il fallait donc être vide, morte, ne pas avoir de vie... C'était ça. Pas d'amis, pas de loisirs, et tout allait bien. Vouloir avoir des loisirs et des amis c'était bizarre, anormal, le signe d'une frustration qu'elle cherchait en moi.
Les dernières années, par confort, je lui montrais l'image qu'elle voulait de moi (pas d'amis, pas de loisirs). Elle était ravie. J'ai donc vraiment pu me rendre compte que pour la rendre heureuse, il fallait que je fasse rien, que je ne fréquente personne. C'est cela que je ne peux pardonner. Parce que les dernières années, j'étais adulte.
Evidemment, aller au café était inimaginable, mais pas rester étudier en bibliothèque (une fois étudiante). Même si je révisais en bibli, j'allais beaucoup au café en secret...
Ce secret me gênait, je trouvais ça naturel d'aller au café avec des amis. J'osai lui en aprler une fois, mais en voyant l'orage se préparer sur son visage, j'inventais en hâte un prétexte : une amie avait offert un verre pour son anniv. L'orage disparut, mais plus jamais, dans le doute, je ne parlai de café...
Il fallait donc être vide, morte, ne pas avoir de vie... C'était ça. Pas d'amis, pas de loisirs, et tout allait bien. Vouloir avoir des loisirs et des amis c'était bizarre, anormal, le signe d'une frustration qu'elle cherchait en moi.
Les dernières années, par confort, je lui montrais l'image qu'elle voulait de moi (pas d'amis, pas de loisirs). Elle était ravie. J'ai donc vraiment pu me rendre compte que pour la rendre heureuse, il fallait que je fasse rien, que je ne fréquente personne. C'est cela que je ne peux pardonner. Parce que les dernières années, j'étais adulte.
dimanche 13 mars 2011
Je me relis et ça fait drôle : quand je dis que nous ne disions rien par peurd es paires de gifles : ma mère décidait tout et si nous "demandions", parfois elle disait non, parfois elle giflait. Ce qu'elle appelait demander, cela voulait dire, en quelque sorte, chercher à intervenir dans l'ordre des choses. A gouter, nous avions deux petit beurre, par exemple. Pas trois. Il ne fallait pas en demander trois. C'était non ou bien, si elle était énervée, une gifle.
Eviter les gifles était facile, il suffisait de ne rien réclamer ou suggérer. La vie était réglée, comme si nous avions un emploi du temps, et en le suivant, il n'y avait pas de souci, pas de gifles.
Nous avions du temps pour jouer ou lire, maman, à part son emploi du temps qualibré, n'était pas de ces mères qui font du mal sans raison à leurs enfants : quand elle giflait, c'était pour une raison et sans incohérence, donc ça allait. C'était comme un contrat : en suivant les règles, tout allait bien.
Mais les règles étaient strictes, sans être injustes, et on s'ennuyait beaucoup.
Eviter les gifles était facile, il suffisait de ne rien réclamer ou suggérer. La vie était réglée, comme si nous avions un emploi du temps, et en le suivant, il n'y avait pas de souci, pas de gifles.
Nous avions du temps pour jouer ou lire, maman, à part son emploi du temps qualibré, n'était pas de ces mères qui font du mal sans raison à leurs enfants : quand elle giflait, c'était pour une raison et sans incohérence, donc ça allait. C'était comme un contrat : en suivant les règles, tout allait bien.
Mais les règles étaient strictes, sans être injustes, et on s'ennuyait beaucoup.
mardi 8 mars 2011
C'est affreux parce que plus le temps passe, plus je me rends compte que ma mère me dégoûte. Ça n'est pas un sentiment anodin, et c'est pesant. Quand j'en parle, car j'ai envie d'expliquer ce dégout, je m'entends dire que je devrais aller voir un psy.
Ce qui semble vouloir dire que ça n'est pas normal, j'irais voir un psy et ma mère ne me dégouterait plus ? Ou alors je n'aurais plus autant envie d'en parler ?
Je ne sais.
Si je tente de rationaliser, je comprends plein de choses, mais ça ne change rien.
Après réflexions je crois avoir compris ce qui me semble impardonnable : l'art de faire prendre des vessies pour des lanternes. Explication : ma mère nous interdisait tout. Pas de sorties, pas de télé, pas de cinéma. Nous avions le droit à des activités extérieures (sport ou art) si on voulait (mais pas de garderie, il y avait un centre récréatif du mercredi après midi : ça, pas le droit). Interdit de jouer dans le jardin. Nous ne recevions personne (mes aprents non plus). Jamais de balades, sauf un tout petit peu en vacances. Pas de télé.
En gros, sauf sorties pour école, piano ou danse, enfermés à la maison.
Pas de gateaux, pas de desserts, exceptionnellement des pains au chocolat. Quand j'avais droit, trois fois par an, à un pain au chocolat, c'était byzance. Nous ne disions rien par peur des paires de gifles.
Plus tard il s'est avéré que ma mère ne voyait pas plein de choses, et j'ai pu lui mentir facilement. Mais il fallait donc lui mentir. A la question : est-ce que je peux m'acheter un gateau, la réponse était systématiquement non, mais quand je faisais les courses, je gardais un peu de monnaie et elle ne le voyait pas.
Nous parlions, mais elle ne voulait pas être convaincue, donc on parlait de choses et d'autres. Si je parlais d'amis, je ne devais pas évoquer les fètes, réunions, discussions à perte de vue avec un verre de vin : aimer parler avec ses amis était stérile, inutile et infantile, discuter des heures avec eux une perte de temps, et boire un verre de vin, c'était être alcoolique. Tous ces sujets devaient être évités. mes "amis" étaient des gens sympas rencontrés, mais ils ne devaient pas être vus, ni fréquentés : il fallait uniquement les voir en corus ou dans le boulot.
Au fur et à mesure, j'ai compris que c'était faux. Mais il m'a fallu du temps, tant ma mère avait d'impact sur moi. C'est cela que je ne peux lui pardonner : d'avoir été le dictateur de mes pensées pendant si longtemps. De m'avoir fait croire que les amis c'était pathologique, par exemple, obligé à me poser moi même des questions sur ma santé mentale parce que j'aimais parler à des gens qui n'étaient pas "de ma famille".
Il m'a fallu du temps pour réaliser que ma façon de percevoir les choses était normale. Qu'avoir des amis ne signifiait pas que j'étais anormale, mais que j'étais sociable. Et que si j'étais souvent en conflit avec ma mère, c'était à cause de son exécrable caractère.
C'est de cela dont il est question : se percevoir de façon droite ou erronnée. Je me suis perçue comme une personne "anormale" pendant des années à cause d'elle.
Ce qui semble vouloir dire que ça n'est pas normal, j'irais voir un psy et ma mère ne me dégouterait plus ? Ou alors je n'aurais plus autant envie d'en parler ?
Je ne sais.
Si je tente de rationaliser, je comprends plein de choses, mais ça ne change rien.
Après réflexions je crois avoir compris ce qui me semble impardonnable : l'art de faire prendre des vessies pour des lanternes. Explication : ma mère nous interdisait tout. Pas de sorties, pas de télé, pas de cinéma. Nous avions le droit à des activités extérieures (sport ou art) si on voulait (mais pas de garderie, il y avait un centre récréatif du mercredi après midi : ça, pas le droit). Interdit de jouer dans le jardin. Nous ne recevions personne (mes aprents non plus). Jamais de balades, sauf un tout petit peu en vacances. Pas de télé.
En gros, sauf sorties pour école, piano ou danse, enfermés à la maison.
Pas de gateaux, pas de desserts, exceptionnellement des pains au chocolat. Quand j'avais droit, trois fois par an, à un pain au chocolat, c'était byzance. Nous ne disions rien par peur des paires de gifles.
Plus tard il s'est avéré que ma mère ne voyait pas plein de choses, et j'ai pu lui mentir facilement. Mais il fallait donc lui mentir. A la question : est-ce que je peux m'acheter un gateau, la réponse était systématiquement non, mais quand je faisais les courses, je gardais un peu de monnaie et elle ne le voyait pas.
Nous parlions, mais elle ne voulait pas être convaincue, donc on parlait de choses et d'autres. Si je parlais d'amis, je ne devais pas évoquer les fètes, réunions, discussions à perte de vue avec un verre de vin : aimer parler avec ses amis était stérile, inutile et infantile, discuter des heures avec eux une perte de temps, et boire un verre de vin, c'était être alcoolique. Tous ces sujets devaient être évités. mes "amis" étaient des gens sympas rencontrés, mais ils ne devaient pas être vus, ni fréquentés : il fallait uniquement les voir en corus ou dans le boulot.
Au fur et à mesure, j'ai compris que c'était faux. Mais il m'a fallu du temps, tant ma mère avait d'impact sur moi. C'est cela que je ne peux lui pardonner : d'avoir été le dictateur de mes pensées pendant si longtemps. De m'avoir fait croire que les amis c'était pathologique, par exemple, obligé à me poser moi même des questions sur ma santé mentale parce que j'aimais parler à des gens qui n'étaient pas "de ma famille".
Il m'a fallu du temps pour réaliser que ma façon de percevoir les choses était normale. Qu'avoir des amis ne signifiait pas que j'étais anormale, mais que j'étais sociable. Et que si j'étais souvent en conflit avec ma mère, c'était à cause de son exécrable caractère.
C'est de cela dont il est question : se percevoir de façon droite ou erronnée. Je me suis perçue comme une personne "anormale" pendant des années à cause d'elle.
mercredi 16 février 2011
samedi 18 décembre 2010
2h, dans la cuisine il fait froid, la nuit s’étend devant moi et je ne dormirai pas assez. Cet après-midi je me suis endormie sur le canapé du local du BDA, je me suis calée entre les coussins, les manteaux, près de fx et de Cécilia qui surveillait, je me suis endormie comme une gamine épuisée. Je vais à l’école pour dormir. Je vais à mes cours et tout se passe à merveille, le projet défendu ce midi plutôt réussi, cette multitude d’engagements sur la Journée Dédicaces, Artmaniak, NonFiction, les textes à écrire, les personnes à rencontrer. Peut-être que ce sont des choses qui me gardent accrochée, des choses qu’on fait sans se poser de questions, mais il va bien falloir retrouver aussi les sensations, le corps engagé, le corps sollicité, les yeux ouverts sur les couleurs, les peintures, la ville – les livres, les films – le corps suffisamment solide pour accompagner ma jument. Seule, je dois me reconstituer. Reprendre possession de chaque parcelle. Toucher, voir, sentir. Il faut que mon corps reprenne son existence, qu’il se sente battre. Il faut ça avant de penser à m’ouvrir aux autres, avant de penser à quelqu’un d’autre. L’oubli de son corps à lui, et la reconstruction du mien. Lui et moi nous n’avons plus rien à nous dire. Plus rien à faire ensemble. Quelque chose peut-être à reconstruire, de zero, dans quelques mois. Je ne regrette même plus cette rencontre ratée, cette histoire saccagée, je ne regrette plus rien – quelqu’un qui est capable de m’abandonner, de refuser de m’accompagner, de fermer les yeux devant ses responasbilités, quelqu’un qui préfère me dire bien en face : « je ne te répondrai pas et je serai un salaud » – alors c’est quelqu’un qui n’a pas le courage que je réclame. Il n’y a pas de solution miracle pour que j’aille mieux, il n’y a pas à attendre que par simple décision je puisse me sentir mieux demain. Tout ce que je ne réussis pas, tous ces échecs, tous ces dérapages, c’est une douleur pour moi autant qu’une colère pour lui. Douleur et colère qui aveuglent. Je ne voulais pas perdre de vue les très belles choses à vivre encore, ensemble. Je ne voulais pas oublier la très grande beauté de l’amour fou partagé cet été. Ce soir j’ai effacé tous les espoirs, ce soir je l’oublie, ce soir il a dit que je lui faisais peur, que j’étais folle, ce soir il m’a totalement abandonnée. « Débrouille toi ma belle dans ta tristesse engluante, débrouille toi dans tes pleurs ininterrompus, débrouille toi parce que moi je ne veux plus reparler de ce qui fait mal, de l’abandon dans lequel je t’ai plongé ». J’aurais aimé avoir en face de moi un garçon qui assume.
dimanche 12 décembre 2010
Wolverine
Bien sûr, je suis allée voir le film de Wolverine ! Je n'allais pas rater Hugh Jackman !! Vous imaginez?Je n'ai pas été déçue : bon, je ne suis guère critique avec cet acteur, il faut le préciser : je suis follement sensible à son charme... Le film est plein d'action et de rebondissement, sans surprise, bien fait...
Un bon divertissement que je recommande chaudement !
Inscription à :
Articles (Atom)