dimanche 20 mars 2011

Ecrire aide décidément : il y avait donc cette règle de vie stricte et ennuyeuse, sans autre possibilité. Pour faire autre chose, il était plus facile et moins risqué de mentir (par omission) que de demande la permission. Mais je demandais tout de même des permissions de temps en temps. Par exemple, la permission d'aller au cinéma. La réponse était quasiment toujours négative. Donc, j'allais au cinéma en secret, tout d'abord. Puis, je prétextais l'argent des babysitting, et maman ne vit aucun inconvénient à ce que j'y aille. Mais enf ait, je gardais l'argent des courses, petit peu par petit peu. Le cinéma devint mon moyen d'évasion.

Evidemment, aller au café était inimaginable, mais pas rester étudier en bibliothèque (une fois étudiante). Même si je révisais en bibli, j'allais beaucoup au café en secret...

Ce secret me gênait, je trouvais ça naturel d'aller au café avec des amis. J'osai lui en aprler une fois, mais en voyant l'orage se préparer sur son visage, j'inventais en hâte un prétexte : une amie avait offert un verre pour son anniv. L'orage disparut, mais plus jamais, dans le doute, je ne parlai de café...

Il fallait donc être vide, morte, ne pas avoir de vie... C'était ça. Pas d'amis, pas de loisirs, et tout allait bien. Vouloir avoir des loisirs et des amis c'était bizarre, anormal, le signe d'une frustration qu'elle cherchait en moi.

Les dernières années, par confort, je lui montrais l'image qu'elle voulait de moi (pas d'amis, pas de loisirs). Elle était ravie. J'ai donc vraiment pu me rendre compte que pour la rendre heureuse, il fallait que je fasse rien, que je ne fréquente personne. C'est cela que je ne peux pardonner. Parce que les dernières années, j'étais adulte.

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