Je me relis et ça fait drôle : quand je dis que nous ne disions rien par peurd es paires de gifles : ma mère décidait tout et si nous "demandions", parfois elle disait non, parfois elle giflait. Ce qu'elle appelait demander, cela voulait dire, en quelque sorte, chercher à intervenir dans l'ordre des choses. A gouter, nous avions deux petit beurre, par exemple. Pas trois. Il ne fallait pas en demander trois. C'était non ou bien, si elle était énervée, une gifle.
Eviter les gifles était facile, il suffisait de ne rien réclamer ou suggérer. La vie était réglée, comme si nous avions un emploi du temps, et en le suivant, il n'y avait pas de souci, pas de gifles.
Nous avions du temps pour jouer ou lire, maman, à part son emploi du temps qualibré, n'était pas de ces mères qui font du mal sans raison à leurs enfants : quand elle giflait, c'était pour une raison et sans incohérence, donc ça allait. C'était comme un contrat : en suivant les règles, tout allait bien.
Mais les règles étaient strictes, sans être injustes, et on s'ennuyait beaucoup.
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